Bernadette Van-Huy
Turn the Mirror Upside Down
c/o Keur
78, rue des Amandiers
75020 Paris
jeudi-samedi : 14h-18h
& sur rendez-vous
Dans la série de collages intitulée Turn de the Mirror Upside Down, Van-Huy s’est photographiée en train de se faire une permanente à domicile, en 12 étapes, avec pour muse monstre la figure du producteur de musique Phil Spector, qui fait surface de temps en temps dans les images entouré d’un halo produit par l’impossible coiffe Afro blonde qu’il arborait lors son procès télévisé pour féminicide. Au mur, une parodie de texte de présentation muséale, imprimé en lettres argentées inversées, assoit la présentation. On est à la fois dans le simili conceptualisme (protocole, aspect documentaire, sérialité, papier millimétré) et dans une fantaisie de sorcellerie cosmique (effet miroir, recette magique et satin noir) ; dans l’autoportrait, la tentative de démarcation entre les mondes extérieur et intérieur, et dans les abîmes de l(‘)a(uto-) représentation. À cela s’ajoutent les dessins de cheveux que Van-Huy applique par touches plus ou moins légères sur chaque collage. Des retouches fait main pour tenter de rehausser, améliorer, souligner, singulariser les reproductions photo d’un processus de mue DIY sans doute déceptif, mais dont la trace, et chaque étape, dit quelque chose de la possibilité de son dépassement.
In Turn the Mirror Upside Down, Bernadette Van-Huy has photographed the process of giving herself a home perm (in 12 steps), with music producer Phil Spector as monstrous and grotesque muse, his image surfacing here and there in the photos, encircled by the halo of the outrageous blond Afro wig he wore during his televised trial for murder. In the space, a wall text, printed backwards in silver lettering, grounds the exhibition. Here, faux conceptualism (documentary aesthetic, process, seriality, graph paper) flirts with whimsical cosmic witchcraft (mirror, recipe-like text, black dressing gown), together setting the stage for an exercise in self-portraiture in which the blurring of interior and exterior worlds, and the abyss of (self) representation can play out. In addition, Van-Huy has drawn more or less subtle hair patterns on each collage; hand-made touch-ups of sorts that highlight, improve, differentiate, or singularize the photographic reproductions of a slightly uncertain/ disappointing DIY makeover, each step of which however suggesting something about the possibility of an elusive transformation.